mardi 19 mars 2013

Sources

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“Communiqué Sur McGill Rejoingnant edX.” In .

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Rollot, Olivier. « Bientôt des cours filmés de l’École Polytechnique gratuitement sur Internet : l’enseignement supérieur de demain se fera-t-il à distance ? | Il y a une vie après le bac ! » Consulté le 18 mars 2013. http://orientation.blog.lemonde.fr/2013/02/27/bientot-des-cours-de-lecole-polytechnique-gratuitement-sur-internet-lenseignement-superieur-de-demain-se-fera-t-il-a-distance/.

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lundi 18 mars 2013

Bienvenue !

Nous sommes cinq étudiantes en première année de licence à l'ISIC (Institut des Sciences de l'Information et de la Communication) à l'université de Bordeaux 3. Ayant choisi comme thème pour notre dossier d'introduction à la documentation "la transmission numérique du savoir", nous avons pensé qu'en faire un blog serait d'autant plus dans le vif du sujet. Ce qui va suivre est donc la version numérique de notre dossier, le résultats de nos recherches. Bonne lecture !
 
Le XXIe siècle est marqué par l'important phénomène qu'est l'informatisation de la société. Ainsi, de nombreux domaines du quotidien sont envahis par les nouvelles technologies auxquelles nous avons à présent recours en permanence. L'éducation est incontestablement l'un de ces domaines. De nombreuses formes d'enseignement numérique se développent pour former les citoyens aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, les ouvrir au plus grand nombre et développer de nouvelles façons d'apprendre, dans un souci d'efficacité et d'individualisation.
Le numérique s'insère au cœur même du projet de loi sur l'éducation, avec la création d'un service public de l'enseignement numérique, la mise en place d'une éducation aux médias et à l'utilisation du numérique, ou encore la formation des professeurs aux nouvelles technologies de l'information et de la communication qui prouvent l'importance croissante de l'enseignement numérique, abordé par le gouvernement et les spécialistes comme une nécessité éducative et technologique en France.
Mais ce n'est pas le seul pays concerné, puisque l'enseignement numérique se présente comme un outil mondialisé et performant, mélangeant ainsi les cultures en supprimant la contrainte géographique et permettant aux élèves d'étudier à distance et en ligne les cours de leur choix depuis leur pays d'origine.
En règle générale, l'insertion des nouvelles technologies dans le quotidien transforme nos modes de vie et le rapport que nous avons à l'information. Qu'en est-il de l'intégration du numérique dans le modèle éducatif ? Transforme-t-il notre rapport au savoir, et de quelle manière ?
L'enseignement numérique transforme-t-il la transmission du savoir ?
Dans une première partie, nous définirons l'enseignement numérique ainsi que les avantages et limites qu'il présente.
Dans une deuxième partie, nous traiterons plus spécifiquement trois cas de e-learning dans différents pays.
Dans une dernière partie, nous ferons part de notre opinion personnelle sur le sujet et de notre travail de veille informationnelle.

Le CNED

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→ Définitions : Le CNED




Il est tout d'abord important d'aborder le CNED (Centre National de l'Enseignement à Distance), bien qu'il ne soit pas vraiment représentatif de la numérisation de l'enseignement, car il s'agit tout de même de l'ancêtre de la formation à distance actuelle. Ayant pris naissance en 1944 mais, en prenant son nom actuel qu'en 1986 après de multiples modifications, ce principe de télé-formation a précédé la révolution actuelle du e-learning. Il s'agit d'un programme éducatif du ministère de l’Éducation Nationale française reposant sur un enseignement à distance de la maternelle à l'enseignement supérieur. Bien qu'encore actif, on ne le compte pas vraiment parmi les réels opérateurs de ce passage à l'enseignement numérique puisqu'il s'est laissé dépassé par les MOOC (Massive Open Online Courses) et a pris un certain retard vis à vis de l'évolution des attentes d'un nouveau public d'élèves. On entend dire dans les médias que le CNED a raté sa révolution numérique, car il n'a pas réussi à se moderniser et à s'adapter aux nouvelles technologies du numérique qui sont en train de changer considérablement l'enseignement traditionnel, ce qui est d'ailleurs prouvé par la vertigineuse baisse de ses inscrits. 

 

Le e-learning

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→ Définitions : Le e-learning

Globalement, l'e-learning est l'une des TICE (technologies de l'information et de la communication pour l'éducation). Il s'agit d'une notion vaste désignant la formation en ligne. Il inclut différents enseignements numériques, notamment les sites web éducatifs, la téléformation, l'enseignement télématique, ou encore l'e-training, reposant sur la mise à disposition de contenus pédagogiques par le biais d'un support électronique qui peut se présenter sous différentes formes : CD-ROM, internet, intranet, extranet... Avec l'e-learning, on peut alors suivre des cours à distance, seul ou avec un accompagnement, individuellement ou collectivement.
La définition officielle de l'e-learning selon la commission européenne serait « l'utilisation des nouvelles technologies multimédias et de l’Internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant l’accès à des ressources et des services, ainsi que les échanges et la collaboration à distance. »
Le terme d'e-learning s'est tout d'abord imposé en Amérique du Nord à la fin des années 1990, qualifié d'enseignement à distance utilisant l'internet, avant de s'élargir début 2000 pour décrire l'ensemble des technologies utilisées à distance mais aussi en classe pour enseigner. C'est d'ailleurs au début du XXIe siècle que le terme d'e-learning apparaît en France sans avoir été traduit.
En Mars 2000, la Commission Européenne lance l'initiative e-learning et par la suite, en deux ans, elle est l'initiatrice de plusieurs textes dans la continuité de la politique éducative de l'Amérique du Nord et ayant pour but de rattraper un certain retard en ce qui concerne l'enseignement supérieur.
L'e-learning apparaît tout d'abord avec l'EAO (enseignement assisté par ordinateur), concept alors encore très encadré et pas aussi ouvert que l'e-learning actuel. Il s'agit principalement de notions théoriques appuyées par des exercices d'application. Au début, l'enseignement numérique sert surtout pour les formations d'entreprise, ce n'est qu'un dispositif technologique qui va peu à peu évoluer vers un véritable outil pédagogique. La technologie avancée actuelle permet alors un apprentissage libre, où l'élève peut choisir son temps de travail, son lieu de travail, les personnes avec qui il décidera ou non de travailler.
En résumé, nous pouvons dire que l'e-learning peut se traduire par une méthode éducative numérique, qui peut se caractériser de différentes façons : en complément d'un cours suivi réellement et non virtuellement, ou constituant un cours à part entière, ayant notamment une portée internationale et un objectif très précis. Nous allons donc étudier ces différents dispositifs d'e-learning.

Le blended learning

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→ Définitions : Le blended learning

 
Le blended learning est le terme représentant une formation mixte, à savoir un apprentissage par le biais d'une méthode spécifique combinant activités à distance et activités en présence de l'enseignant et éventuellement d'autres apprenants. L'e-learning est souvent plus efficace avec une dose de présence humaine pour présenter les concepts principaux et orienter les élèves. Le blended learning tire alors profit des deux modes d'enseignement pour plus de souplesse et d'efficacité. Il est souvent utilisé dans le cadre d'une formation linguistique car il permet à la fois d'avoir un apport théorique et de pouvoir parler et pratiquer la langue. En effet, l'élève pourra recevoir des cours non seulement pas des documents en ligne, mais aussi par téléphone, par e-mail... Ce genre de formation est aussi utilisé en entreprise puisqu'il permet à l'employé de se former à son rythme sans souffrir de contraintes géographiques et de réduire son temps d'immobilisation.
On peut par exemple qualifier de blended learning les plateformes de cours à distance, au sein même des universités et donc ici plutôt à l'échelle nationale, lorsqu'une filière va avoir un mélange de cours en amphithéâtre et d'apports et consignes pour les devoirs transmises par le biais d'une plateforme en ligne, que nous avons nous même expérimenté avec isicenligne.

Telelangue est un autre exemple concret et connu du blended learning. Il s'agit d'un des leaders mondiaux de la formation en langues, notamment auprès des entreprises, puisqu'ils permet aux clients d'apprendre et de se perfectionner linguistiquement par une convergence d'outils d'enseignement regroupant des cours téléphoniques (dont il est notamment le créateur en 1980), des cours en face à face, des vidéos en ligne... C'est grâce à sa constante évolution et sa performance de qualité que Telelangue reçoit le prix de l'innovation lors de la Nuit de la formation professionnelle le 16 mai 2011.




Les universités virtuelles et les campus numériques

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→ Définitions : Université virtuelle, campus numérique

Campus virtuel et université virtuelle sont deux termes apparus au milieu des années 1990 aux États-Unis, traduits de l'expression originale « virtual campus » tandis que le Campus Numérique Francophone est spécifiquement français et institué par l'Agence Française de la Francophonie, bien qu'inspiré des nord américains. Ces notions américaines désignent un projet de développement de l'enseignement supérieur à distance et en ligne censé remplacer les universités traditionnelles, et ont d'abord eu peu d'écho en France où le système éducatif n'a d'abord pas été remis en cause faute d'investissements conséquents et d'intentions politiques françaises divergentes notamment. Ces expressions commencent seulement à se populariser en 2000 avec pour objectif d'offrir aux apprenants une formation à la fois ouverte et à distance, nationalement mais aussi internationalement. C'est ainsi que l'e-learning devient un phénomène liant mondialisation et TIC, en proposant aux étudiants la possibilité de suivre des cours d'une université française depuis un autre pays par exemple.
On peut se demander alors s'il existe concrètement une différence entre campus virtuel et campus numérique. A la base, lors de l'émergence de la formation numérique, université virtuelles, campus virtuels et campus numériques sont des notions synonymes qui servent à décrire globalement l'enseignement à distance. Ce n'est que plus tard que l'on opère une distinction entre ces termes, même s'ils restent très proches.
Depuis 2002, le campus numérique désignerait donc spécifiquement les formations de l'enseignement supérieur exploitant les technologies et les ressources multimédia mais aussi un certain encadrement administratif capital, notamment pour la validation de la formation, et ayant pour but l'individualisation du parcours de l'étudiant pour répondre à des besoins précis et identifiés. « Campus numérique » serait alors la traduction française de la Commission Européenne du terme e-learning concernant l’enseignement supérieur et est ainsi davantage rattaché à l’État.
Au contraire, on peut rapprocher le campus ou l'université virtuelle de l'idéologie libérale. En effet, plus libre, le campus virtuel désigne tout site web destiné aux étudiants pour faciliter leur apprentissage en mettant à leur disposition des ressources pédagogiques, des cours en ligne. Ce qui différencie vraiment le campus virtuel du campus numérique, c'est le graphisme adopté par certains campus virtuels qui présentent leurs sites comme de véritables universités dotées de tous les organes principaux, comme la bibliothèque, le restaurant universitaire, les amphithéâtres... rendant la formation toujours plus proche de la réalité. La représentation 3D possible donne notamment la possibilité aux étudiants d'évoluer à travers un monde virtuel par le biais d'avatars, et ainsi de ressentir une certaine appartenance à ce monde. Il s'agit du développement du serious game en complémentarité avec l'e-learning. En mettant l'université sous forme de jeu vidéo, cela donne un côté ludique et interactif, vivant, à l'apprentissage et donc quelque part le rend plus attrayant.
Téluq est un exemple intéressant d'université virtuelle. Il s'agit d'un système de e-learning québécois crée au XXe siècle dont nous une étude un peu plus approfondie va suivre.
Quant aux campus numériques, notamment francophone, on peut en compter de nombreux exemples, particulièrement dans les pays du sud, avec par exemple celui de Rabat ou encore Tunis au Maghreb, ayant pour but de faciliter la diffusion des savoirs à certains pays ayant des difficultés d'accès à l'éducation en délocalisant des cours français à l'étranger par le biais du numérique.

Les MOOC

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→ Définitions : Les MOOC (Massive Open Online Courses)

" What is a MOOC?"

Les MOOC (Massive Open Online Course), à savoir des cours ouverts massifs et en ligne, représentent une illustration importante de la formation ouverte à distance et numérisée et entre par conséquent dans le cadre du e-learning. Le principe est simple, professeurs et élèves sont éloignés les uns des autres et se servent exclusivement de l'outil informatique pour communiquer via internet. Les MOOC sont également adaptés à un très grand nombre de personnes, notamment par leur gratuité, d'où le mot « massif ».
Les MOOC sont inspirés par un mouvement antérieur nommé « OpenCourse Ware » que l'on doit au MIT, prestigieuse université américaine, qui donne naissance à cette plateforme d'enseignement en ligne dès 2001. Il s'agit alors de diffuser sur un site les cours dispensés dans certaines matières du cursus via un support audiovisuel, ou encore les devoirs et les examens.
Ce phénomène sera rapidement imité par d'autres universités des États-Unis, mais ce n'est pourtant qu'en 2008 que le terme MOOC apparaît avec le cours en ligne « Connectivism and Connective Knowledge » de Georges Siemens (Université d'Anthabasca) et Stephen Downes (National Research Council) dispensé pour l'université de Manitoba et qui va avoir un grand succès visible par les plus de 2000 étudiants qui s'y sont ajoutés gratuitement. Il leur permet notamment de s'impliquer particulièrement dans le cours. Théoriquement, le connectivisme a pour but d'apporter de nouvelles technologies et de voir si celles-ci ont un impact sur les comportements des hommes et les techniques d'apprentissage. Ce phénomène s'accélère et engendre la création de nombreuses plateformes d'enseignement en ligne par les universités américaines, mais le résultat n'est pas toujours celui attendu. Certains cours se trouvent même dans l'obligation de se retirer face à des soucis économiques, tel que ALLLearn (Alliance for Lifelong Learning), une initiative de Yale, Oxford et Stanford.
On peut diviser les MOOC en deux types :
D'un côté, les xMOOC qui valident un certain nombre de connaissances acquises par les cours universitaires suivis en ligne et qui délivrent à la fin de la formation un certificat de réussite. Ce type de MOOC se base sur la transmission de savoir pré existants, donc sur le modèle pédagogique classique consistant à apporter des savoirs, à s'exercer puis à évaluer leur acquisition. Ainsi, c'est l'enseignement du professeur qui prime et définit l'objectif d'apprentissage, et les interactions entre les étudiants sont secondaires.
D'un autre côté, les cMOOC sont des MOOC collaboratifs basés sur une pédagogie ouverte puisqu'ils prônent une large participation des étudiants au contenu des cours grâce aux réseaux, donc à un important phénomène de connectivité. Non seulement les participants des cMOOC définissent eux-mêmes leurs objectifs d'apprentissage, mais c'est aussi de leur ressort de donner au cours toute sa cohérence, et pour cela, le fait qu'ils échangent entre eux est primordial. L'examen est une auto-évaluation, contrairement aux xMOOC.
On choisit donc son MOOC en fonction de ses objectifs. Ces MOOC sont diffusés à partir de plateformes en lignes. Il en existe de nos jours trois grands types qui se différencient : les plateformes conçues pour n'être que des MOOC, et hébergeant les cours d'universités américaines prestigieuses comme par exemple , Udacity (fondé en 2012 par Sebastien Thrun, ancien professeur de robotique à l'université de Stanford), Coursera (fondé par deux professeurs de Stanford en intelligence artificielle en 2012, inspirés par Udacity) ou encore edX (formé en 2012 par une association entre Harvard et le MIT, que nous étudierons plus spécifiquement dans notre seconde partie). Ces trois programmes rencontrent notamment un grand succès et sont exploités massivement par les étudiants. Celles qui visent à rendre les MOOC accessibles à toutes les universités et ainsi élargir l'offre, et qui proviennent d'entreprises comme CanvasNetwork ou encore CourseSites by Blackboard. Puis les plateformes de logiciels libres que l'étudiant doit installer par lui même, comme par exemple GoogleApps.
ITYPA (Internet Tout Y Est Pour Apprendre) constitue un premier cMOOC français ayant rencontré un franc succès dès son commencement en octobre 2012. Il est suivi de près par l’École Polytechnique française qui va rejoindre le célèbre MOOC Coursera, sur lequel une partie lui est dédiée dans le but de diffuser une partie de ses cours gratuitement.

Les avantages du e-learning

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→ Avantages et inconvénients: avantages.

"The e-learning advantage"

Dans un premier temps nous allons voir les avantages que nous apporte le e-learning. Le premier gros point positif à voir est la praticité. C'est une formation qui est accessible à tous ou du moins à un très grand nombre, facilement, notamment grâce à l'absence de contrainte géographique. En effet, l'e-learning permet à l'étudiant de suivre un cours à distance sans avoir besoin de se déplacer et devient ainsi, d'après Yves Rome, sénateur de l'Oise, un facteur d'égalité. Cette formation en ligne est aussi efficace grâce à ses faibles coûts, inférieurs à la rémunération d'un formateur, ou même accessibles gratuitement. Quelque soit le niveau social de l'élève, il peut y participer, car les coûts financiers ne sont pas les mêmes que dans une école prestigieuse tel que MIT, Harvard (à Harvard l'année universitaire coûte 50 723 $ avec l'hébergement sur le campus, qui est obligatoire la première année). Peu de personnes peuvent se permettent de dépenser une aussi grosse somme et l'attribution de bourses est rare.
Ensuite, ce type d'apprentissage est plus personnalisé et individualisé que l'enseignement traditionnel. Ce système s'adapte en fonction des besoins et attentes de la personne ; l'emploi du temps peut être flexible, le gain de temps peut servir à faire des stages. Ainsi, les élèves, en totale autonomie, gèrent leur temps de travail, avancent à leur rythme et ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes en cas d'échec. L'étudiant est également plus autonome car le fait que ce soit une plate-forme l'oblige à faire les démarches et à chercher les informations. Le fait que la personne soit seule est un accélérateur de l'apprentissage, car le facteur de déconcentration ne rentre pas en jeu, ce qui peut aider le sujet à réaliser son travail. Aussi, les élèves ont le choix de leur mode de formation, collectif ou individuel. Ce système de web collaboratif est innovant et répond davantage aux besoins des étudiants de créer, de s'impliquer, de collaborer... Ce système met l'accent sur l'apprentissage et non l'enseignement, d'après Jean Michel Fourgous, ancien député UMP des Yvelines. Sophie Touzé, ingénieure de recherche e-learning dans l'enseignement supérieur et engagée aux côtés du MIT pour l'Open Education, le rejoint sur ce point en qualifiant les MOOC d'opportunité à saisir pour révolutionner l'enseignement supérieur français et européen, par le libre accès à des ressources de qualité.
Sur le plan pédagogique, ces connaissances servent à former hâtivement de nombreuses personnes. En effet les formations traditionnelles demandent beaucoup de logistique et d'organisation comme harmoniser les emplois du temps, avoir des salles de classes libres, trouver des professeurs... Tout ce temps qui était perdu ne l'est plus grâce à l'e-learning. De plus c'est une formation interactive et ludique. L'enregistrement des cours est possible, ce qui sert à conserver son travail et on peut refaire les exercices que l'on a déjà effectué auparavant. Un suivi personnalisé de la personne est alors mit en place. Il suffit tout simplement d'une connexion internet et d'un poste informatique pour pouvoir suivre ses progrès. La plate-forme permet d'avoir appel à des modes d'apprentissages différents grâce aux nouveaux médias comme les images, les vidéos... Cette combinaison de supports différents concède à respecter les styles d'apprentissage de chacun. C'est aussi une façon enrichissante d'apprendre et d'attirer les jeunes.
Pour poursuivre, l'e-learning sert à partager et à échanger. Avec ces nombreux modes d'interactions, la personne peut divulguer des informations, ressources et échanger avec d'autres élèves et professeurs. Sur ce type de formation les forums ou bien les messageries instantanées sont souvent utilisées. De plus, le serious game qui se développe à présente dans les universités virtuelles ajoute un côté ludique à l'enseignement qui change le rapport à l'apprentissage. Ce dernier étant vu comme un jeu, il a l'avantage de donner l'envie d'apprendre à l'internaute.
En dernier lieu, il semblerait que le blended-learning soit l'avenir de l'éducation, notamment d'après Jean Michel Fourgous. En effet, cette vision de l'e-learning comme complémentarité de la réelle présence d'un formateur a un grand potentiel et serait le seul système viable, par la conciliation de deux type d'enseignements.

Les inconvénients du e-learning

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→ Avantages et inconvénients : Inconvénients

Passons maintenant aux inconvénients que peut apporter le e-learning, dont l'efficacité est à nuancer car il comporte de nombreuses limites et confronté à de nombreux freins.
Tout d'abord, le changement le plus important concerne la qualité des relations humaines entre élèves et professeurs, qui reste primordiale. En effet, comme l'affirme Dominique Sciamma, directeur adjoint du Strate College Designers (École supérieure de design industriel), l'e-learning va faire peu à peu disparaître l'organisation hiérarchique traditionnelle, l'autorité (le professeur) et ainsi remettre en cause la transmission du savoir. L'e-learning contribue donc à une évolution du métier d'enseignant. Certains enseignements ont du mal à accepter la remise en cause de leur profession par l'interactivité avec un élève, et à accepter un système dans lequel ils deviendraient des tuteurs ou guides. En effet il n'y a plus de contact physique, en temps réel, on ne peut plus poser de questions et avoir une réponse instantanée, donc aucune conversation ne s'établit. D'après Serge Soudoplatoff, enseignant, chercheur, entrepreneur et responsable de la rubrique politique 2.0 à Fondapol, ce manque de proximité et de présence va affaiblir considérablement l’efficacité pédagogique car l'outil informatique ne peut remplacer qualitativement un bon enseignant. Ce point de vue est d'ailleurs appuyé par Michel Dupuis, professeur à l'Université de Lille et administrateur de l'UNJF (université numérique juridique francophone), qui affirme que « les outils numériques de l'enseignement ont l'immense mérite d'abolir les distances physiques, mais ils ne doivent pas creuser un fossé relationnel entre les individus ».
De plus certaines personnes ne comprennent pas et ne maîtrisent pas les outils informatiques et nouvelles technologies, donc l'e-learning ne s'applique qu'à certains et peut créer un fossé entre les étudiants, notamment entre ceux des pays industrialisés et ceux des pays en développement.
Sur le plan institutionnel, le projet de mettre en place du e-learning à grande échelle entraîne des coûts financiers importants notamment en matière d'informatique et sur le plan de l’équipement. Les investissements trop conséquents ont d'ailleurs été la raison de l'échec de certains programmes e-learning lancés et qui n'ont pas duré. La nécessité de besoins de financement pour des compétences diverses est aussi prise en compte. Pour cela des partenariats aident souvent ces formations. Elle prennent plusieurs formes :
-  Partenariats internes : Ils réunissent les compétences nécessaires et motivent différents acteurs autour d’un projet commun.
- Partenariats externes : Ils permettent d'obtenir des ressources et la transformation des coûts.
Chaque projet de e-learning comprend le respect de certaines règles. En effet, des salles de cours sont à disposition des élèves pour pouvoir travailler, pour cela le respect du matériel est à prendre en compte. Puis il y a les investissement humains et financiers, il est important de savoir qui va participer au projet (les enseignements, accompagnants et techniciens). Ceci n’est possible que dans la mesure où l’e-learning fait partie intégrante de la stratégie de l’institution.
Sur le plan pédagogique, les acteurs ont peu de contrôle sur le contenu, car sur ce type de plate-forme le professeur va mettre en ligne son cours sans se poser de questions, et l'élève ne sera pas toujours en mesure de comprendre, notamment à cause de la tendance à mettre une grosse quantité de documents en ligne, ce qui va donner certaines difficultés à suivre aux participants. D'autre part les contenus complexes vont être expliqués de manière plus implicites sur la plate-forme en ligne pour que les personnes puissent comprendre, donc il y a un risque de passer à côté de certaines informations qui peuvent être importantes. En outre, on peut avoir toutes les informations, sans pouvoir tout apprendre : par exemple avec le relationnel où là il y a besoin d'un contact physique et réel pour pouvoir ensuite appliquer une technique. La qualité du contenu mis en ligne est bien souvent effacée au profit de la méthode (interactivité, nouveauté, échanges) qui est mise en avant, nous dit Dominique Sciamma. C'est l'accessibilité qui compte et non la qualité de l'information transmise. C'est aussi l'une des raisons pour laquelle les taux d'échecs et d'abandons sont plus élevés en e-learning qu'en présentiel, car, comme nous le rappelle Jean Frayssinhes, professeur marketing et commerce international à l'Université de Toulouse le Mirail, tout le monde ne dispose pas des compétences nécessaires à sa propre réussite. Jean Michel Fourgous rappelle aussi qu'une forte implication et motivation est primordiale pour réussir dans ce type de formation, sans quoi il est très facile de couler.
Ensuite, l'autonomie abordée dans les points positifs n'est pas bénéfique pour tous, puisqu'elle peut engendrer un sentiment d'isolement. Il ne faut pas oublier que l'un des rôles majeurs du cours traditionnel est la socialisation. Aucun contact humain n'est établit avec l'e-learning, il est donc difficile pour certaines personnes de s'adapter à ces formations qui peuvent mener à un repli sur soi-même. Cependant des modes de "re motivation" peuvent aider les participants en créant par exemple des séances de travail collectif ou bien en suivant un cours de coaching ou tutorat sur la plate-forme. Pour autant comme le participant est libre de ses actes il n'est pas obligé de suivre le cours et donc de nombreux abandons sont fréquemment constatés.
En ce qui concerne le serious game, il a lui aussi ses points négatifs, puisqu'il contribue à un phénomène d'addiction, au même titre qu'un jeu vidéo. Bien qu'il s'agisse là d'apprendre, l'élève peut en venir à faire une confusion entre le jeu et l'enseignement, entre sa vie réelle et sa vie d'étudiant virtuelle.
Pour finir, un point important de l'e-learning est le diplôme délivré à la fin du cursus. En effet, suivre les même cours que ceux dispensés en présentiel ne signifie pas être récompensé de la même manière. Il existe certains types de e-learning, comme par exemple edX et un MOOC, qui délivrent un certificat de réussite à la fin du cursus qui n'a pas la même valeur que le véritable diplôme obtenu en université. Il faut donc ce méfier de ce type d'équivalent qui n'ont pas de valeur à l'échelle nationale.

Isicenligne

PARTIE DEUX

→ Études de cas: Isicenligne



http://isicenligne.u-bordeaux3.fr/ est une plateforme de formation à distance de l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3 qui permet de suivre des cours en ligne. Cette plateforme de travail a été créée par les professeurs d’informatique de l’ISIC. Seuls les étudiants de l’ISIC (Institut des Sciences de l'Information et de la Communication) peuvent accéder à ces cours en rentrant la clé (un code) donnée par le professeur lors du seul cours en amphithéâtre. Chaque étudiant doit alors se créer un compte avec son adresse mail étudiant, quelques données personnelles et une photo. Une fois membre du cours, il bénéficie sur le site d'un identifiant et d'un mot de passe pour s'y connecter, ainsi que d’une boite mail, d’un agenda et des ressources mises en ligne par les professeurs.
Les étudiants doivent s’y rendre régulièrement pour effectuer des travaux proposés par leurs professeurs, ils les soumettent ensuite directement sur la plate-forme en respectant les délais. Elle contient également un onglet « documents et liens » avec de nombreuses ressources de connaissances et des explications de méthodes en informatique (« comment créer un Powerpoint » par exemple).  Un forum d’entraide est également présent sur le site, il permet aux élèves de se poser des questions entre eux et d'échanger leurs idées et façons de faire : il remplace en quelques sortes le groupe « classe » réel.
L'évaluation de ce cours en ligne se fait en contrôle continu selon différent critères : l'assiduité (connexion à la plate-forme), le contenu des travaux rendus, le respect des délais, les réponses aux QCM.
Les professeurs interagissent également avec les élèves en répondant aux questions qui leur sont posées par e-mail et en faisant remplir des QCM de fin de semestre pour notamment évaluer l'efficacité de la plate-forme et l'opinion que les élèves en ont.
Nous avons d'ailleurs contacté nos professeurs d’informatique qui pratiquent la formation en ligne, et nous avons tiré les résultats ci-dessous.
Pour Monsieur BenHenda, professeur d’informatique et de recherche d’information à l’ISIC, le campus numérique est la nouvelle méthode d’enseignement dans le monde. Il approuve donc cette dernière. Selon lui « elle participe de la mise en place d'une nouvelle forme de pédagogie d'enseignement collaborative et participative ». Il y aurait alors un phénomène de socioconstructivisme. L'étudiant n'est plus passif mais contribue à sa propre formation grâce à la dynamique de groupe que l'enseignement à distance permet de mettre en place.
Il aimerait voir le phénomène se développer et travaille d‘ailleurs dans ce sens dans des groupes de recherche et des structures internationales dans le but de normaliser la mise en place du dispositif e-learning à l'échelle mondiale.
Nous pouvons ainsi conclure que isicenligne est un cas de e-learning, bien qu'il ne s'étende qu'à l'échelle nationale et qu'il soit à accès limité et concernant seulement un groupe spécifique, puisqu'il s'agit bien de ressources mises en ligne dans le but d'un apprentissage et d'une transmission de savoirs. On peut parler pour ce cas là de blended learning puisqu'il concilie un à deux cours en présentiel au début du semestre à un cours sur une plate-forme numérique à distance. Pour l'avoir testé nous même, nous pouvons dire qu'il s'agit d'une méthode efficace pour laisser aux élèves l'autonomie nécessaire pour gérer leur temps de travail tout en restant encadrés par certains délais et une présence d'aide de la part des professeurs et de leurs camardes.
Le développement de ces méthodes dans l'enseignement technologique et professionnel, mais aussi à tous les niveaux semble donc très intéressant. Selon Gilles Braun, (chef du bureau des ressources numériques à la sous direction des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation), le système éducatif doit s'adapter aux évolutions technologiques et donner à ses élèves les compétences et connaissances nécessaires dans le monde de demain. Il considère en effet que chacun sera amené, dans sa vie privée ou professionnelle, à faire usage du traitement de texte, du navigateur internet ou d'une messagerie électronique par exemple, mais surtout une recherche intelligente sur internet. Le cours de technologie de l'information et de la communication puis celui d'informatique et société avaient pour objectif de nous former dans un premier temps aux outils comme le traitement de texte, l'utilisation de Zotero pour nos bibliographies, et dans un deuxième temps à l'histoire et au fonctionnement de l'internet et de la télévision via plusieurs synthèses à réaliser. Gilles Braun insiste sur le fait que sans la généralisation de cet enseignement, un phénomène « d'illetronisme » (analphabétisme numérique) pourrait se développer.

Téluq

PARTIE DEUX

→ Etudes de cas: Téluq, le cas québécois.


 
Téluq est une université virtuelle mise en place dès 1972 au Québec. Son programme de formation exclusivement à distance s'est confronté à une réorganisation complète du système pédagogique traditionnel impliquant cinq acteurs : étudiant, informateur, concepteur, formateur et gestionnaire. A Téluq, tout le parcours universitaire s'effectue réellement en ligne : le cours, les exercices, les devoirs et les examens, avec l'aide éventuelle d'une « personne-ressource », un tuteur. Des chargés d'encadrement, des spécialistes de la communication écrite, de la pédagogie et de l'édition multimédia s'ajoutent à une équipe de 67 professeurs. Le temps de travail personnel par semaine est définit, et seul l'examen final est susceptible d'être surveillé, au quel cas il a lieu dans une bibliothèque ou une école près du domicile de l'étudiant. Par exemple, pour un cours de 3 crédits, 6 à 9 heures de travail personnel par semaine sont recommandées, sur 15 jours. Le travail autonome est donc une règle sans laquelle il est impossible de réussir. A domicile, l'étudiant reçoit un guide d'étude récapitulatif, un échéancier pour l'organisation, des manuels, livres, CD, DVD, exercices et travaux qui seront, une fois complétés, renvoyés à l'université. Les conditions d'admissions ne sont pas exclusives : un diplôme d'étude collégial (selon les programmes), un diplôme universitaire ou des connaissances et expériences pertinentes à un programme (avec ici un minimum de 21 ans) sont demandés. Ainsi, seuls 60% des étudiants ont moins de 30 ans : les différents programmes sont aussi bien destinés aux bacheliers qu'aux professionnels qui souhaitent compléter leurs compétences. A ce jour, Téluq propose 400 cours de premier ou second cycle et 75 programmes, du baccalauréat à la maîtrise en passant par des certificats et formations professionnelles, tous reconnus par l’État Québécois.
Sa formule de formation à distance est d'une grande souplesse : l'inscription peut se faire à temps complet ou partiel, ce qui permet une activité professionnelle ou sportive tout en étudiant. La formation ne nécessite qu'un accès à internet, ce qui permet aux personnes à mobilité réduite ou domiciliées dans un pays où les études ne sont pas accessibles, de se former dans le supérieur. De plus, l'université n'est pas contingentée, ses cours sont donc disponibles tous les trimestres y compris l'été.
Pour l'année 2011-2012, Téluq a eu un budget de 45,7 millions de dollars pour environ 18 000 étudiants. 69% de ce budget est assuré par des subventions étatiques, et seulement 14% proviennent des revenus de droit de scolarité (les 16% restant émanent d'autres revenus, notamment des partenariats). En comparaison, l'université de Bordeaux 3 a eu un budget annuel de 86 millions d'euros soit 111,9 millions de dollars pour l'année 2011-2012, pour environ 15 000 étudiants. Bordeaux 3 héberge moins d'étudiants mais a donc un budget plus de deux fois plus important que Téluq. L'université en ligne a besoin de matériel technologique développé et d'une organisation particulière, mais limite cependant ses frais en ne nécessitant pas de locaux.
Pour les étudiants québécois, les frais d'inscription sont peu élevés, ils augmentent de 25$ par cours pour un étudiant américain, ce qui est dû aux coûts téléphoniques du tuteur. Pour les étrangers, cet échange se fait uniquement par courriel et n'implique pas de frais supplémentaires. Une demande d'admission fictive à un cours de psychopathologie (cours du secondaire) m'a permit d'en évaluer le coût pour un citoyen québécois. Il faut noter que ce cours représente 3 crédits et qu'il faut parvenir à 12 crédits pour obtenir un diplôme d'étude supérieure spécialisé en santé mentale – soit s'inscrire à 3 autres cours. Les frais de scolarité sont alors de 216$ auxquels s'ajoutent 35$ de frais de documentation, 10$ de frais de service étudiant, 14$ de frais technologiques, 51$ de frais généraux par trimestre, 80$ de frais d'admission et 18$ de cotisation pour l'association étudiante de la télé-université et la fondation universitaire. Le total est de 426$ canadiens soit 318,5 euros. Pour un étudiant étranger ne résidant pas au Québec, les frais d'inscription s'élèvent à 1456.17 $ ce qui fait un total de 1680.42$ soit 1256 euros. Finalement, Téluq n'est pas si accessible aux étrangers car les frais annuels limitent l'accès aux études, même si cela reste une solution pour les personnes qui ne peuvent pas se former dans leur pays. Pour ceux qui voyaient en l'université numérique un moyen de rendre le savoir accessible aux pays les moins développés, c'est un échec, même si l'on peut imaginer que la généralisation des campus numériques feraient baisser les frais d'inscription. 
 
Patrick Guillemet a réalisé une analyse des cours à Téluq, dont il ressort par exemple l'écart qui se creuse entre les étudiants maîtrisant les nouvelles technologies et ceux qui ne les dominent pas. L'enseignement à distance nécessite un minimum de connaissance et de pratique de l'informatique, sans lesquels un problème lié à la connexion internet par exemple, peut vite devenir très handicapant.
Une étude effectuée à Téluq révèle que le taux d'abandon des cours en ligne sont relativement élevés : de 27 à 43% selon les cours. La séparation physique et l'isolement qu'implique ce système semblent en être les principaux facteurs. L'environnement traditionnel d'étude inclut en effet un interlocuteur et un échange physique, avec les professeurs mais aussi avec les camarades de cours qui stimulent l'apprenant. Le contact humain avec l'enseignant induit une certaine surveillance de l'élève, ainsi qu'un échange concret par la parole et le regard pendant le cours. L'université numérique ne recréée qu'une infime partie de cet échange : le professeur renvoie à l'élève un cours et un regard, mais l'élève cependant n'interagit pas avec lui. L'enseignant ne peut pas savoir si l'apprenant regarde son cours, s'il est attentif ou distrait, il n'adapte pas son comportement à l'élève. Dans les amphis universitaire, le professeur peut rappeler à l'ordre les élèves trop distraits et les inciter à se replonger dans le cours. L'étudiant de l'université numérique n'a aucune forme d'obligation à suivre, et n'a que sa propre motivation pour rester attentif. De la même manière, il n'appartient qu'à un groupe d'étudiants virtuel avec lequel il interagit via un forum : il ne fait pas partie d'une « foule » ni d'une classe physique, il ne peut avoir de discussions que virtuelles. Pas de contact visuel ni physique, pas de regards ni de sourires, impossible de capter les expressions et ressentis de l'autre. La motivation personnelle et la rigueur sont les seuls éléments qui poussent les élèves à suivre les cours. L'autonomie et la maturité sont des qualités d'autant plus nécessaires d'acquérir pour étudier dans une université virtuelle, l'isolement pouvant être un source de mal être pour beaucoup. De plus, l'ordinateur est une source de distraction offrant une multitude d'information, de contact, de jeux et d'occupations qui peuvent déconcentrer lors d'un cours en ligne. Une simple difficulté de compréhension peut entraîner l'étudiant à changer de page web sur son ordinateur, ce qui fait rapidement perdre le fil du cours. L'interaction étant impossible pendant le cours, une incompréhension peut empêcher l'élève de suivre et le faire prendre du retard. Nicole Racette, co-auteur de cette étude, remarque aussi que la majorité des apprenants sont gênés par le recours d'une personne ressource, qu'il faut joindre par téléphone ou courriel. Une fois de plus, l'échange physique réduirait cette gêne et par la même occasion le taux d'abandon des cours en ligne.
Selon Jean Loisier, de l'université de Montréal, un document en ligne n'est pas interprété ni travaillé comme un texte papier. Le support numérique ne permet pas d'étudier de la même manière, et limite la mise en relation des notions par l'étudiant. D'autre part, les cours ne sont pas linéaires et sont relativement espacés dans le temps. Ils sont construits pour laisser à l'étudiant du temps de travail personnel, ce qui peut égarer les moins bien organisés. En choisissant plusieurs cours sur la même année, ce qui est courant, deux cours aux thématiques très différentes peuvent se succéder. Cela a pour conséquence de désorienter et de surcharger l'élève de notions opposites qui ne devraient pas être abordées en même temps.

edX

PARTIE DEUX

→ Etudes de cas: edX, le cas américain

 
Les apprentissages en ligne sont en totale expansion : cette nouvelle manière d’apprendre fascine et se développe sous plusieurs formes. L’université de Harvard et le MIT (Massachusetts Institute of Technology) proposent de mettre à portée tous leur enseignement, en offrant une éducation en ligne à ceux qui le désirent. Cette idée est généreuse, d’autant plus qu’elle est gratuite à partir du moment où l’étudiant possède une adresse électronique. Nous allons d’abord voir comment a-t-elle été mise en place, puis comment elle fonctionne, et enfin quels sont ses points positifs et négatifs sur le long terme.
Ce projet de formation virtuelle, baptisé edX, est considéré comme « The Future of Online Education for anyone, anywhere, anytime ». Le principe est simple : offrir en ligne les cours de ces prestigieuses universités à travers des vidéos de cours, des plateformes d’exercices en ligne, des forums d’échanges étudiants. Les cours proposés sont appelés des MOOC, « massive open online courses » (cours de masse en ligne et gratuit), disponibles sur la plateforme. Déjà, plus de 675 000 étudiants l’utilisent, assurant de ce fait un succès certain à edX, dont son objectif est d’éduquer «  un milliard de personnes de partout sur la planète », ce qu’affirme Anant Agarwal, président du projet. Ces deux institutions d’enseignement ont chacune investit près de 30 millions de dollars dans ce projet à but non lucratif il faut le rappeler. Ils ont créé ce que personne d’autre n’avait osé, voyant bien au-delà des amphithéâtres fixes de leurs universités. Mais surtout se projetant dans le futur de l’éducation, chose par conséquent révolutionnaire.
En février 2013, edX a accueilli une nouvelle université : McGill. Cette dernière mettra en ligne des cours de sciences humaines, de politiques publiques et de sciences, tout cela à compter dès 2014. « La participation au consortium edX assure à ses membres l’accès à de vastes corpus de données qui offrent des possibilités sans précédent d’explorer la façon dont les étudiants apprennent dans un environnement numérique, d’élaborer des outils d’évaluation de ces plateformes largement diffusées et d’améliorer l’apprentissage assisté par la technologie sur les campus » déclare Anthony C. Masi, vice-principal exécutif à l’Université McGill. Sa ligne de conduite est claire, les MOOC permettent une utilisation égalitaire, légitime et gratuite d’un ensemble de données autrefois inaccessibles pour l’ensemble des individus désireux d’apprendre, et ne pouvant aller à l’université. Mais alors, pourquoi proposer des cours gratuits alors que certains sont prêts à payer des sommes faramineuses pour venir suivre un enseignement à MIT ou Harvard, c’est-à-dire celui délivré par edX ? Tout d’abord, c’est garder sa place de leader sur le marché de l’éducation, promouvant ainsi une image internationale, et surtout touchant les étudiants des pays en voie de développement qui désirent accéder aux meilleures universités mais ne peuvent pas physiquement. De plus, Harvard et MIT sont deux universités sélectives, et y entrer nécessite un excellent niveau. Ouvrir ses données est un moyen d’universaliser ses compétences.

Comment fonctionne les MOOC proposés par edX ? Les thèmes proposés sur la plateforme ont chacun une proposition de date début et de fin du cours. (En général, c’est une durée de 6 mois). Il est aussi précisé le nombre d’heures du travail par semaine, mais aussi le cours nécessite des prérequis. Des polycopiés du cours sont disponibles, et le forum permet l’entraide entre étudiants sur telle ou telle questions. Chaque vidéo est accompagnée de QCM et d’exercices, qui, lorsqu’ils sont corrigés, influencent très faiblement la note finale. Il y a 3 partiels d’une durée chacun de 3h qui se font sur la plateforme ; la correction est aussi mise en ligne. Un certificat de réussite est délivré à la fin de chaque examen. Concernant edX, les cours se font en anglais, ce qui requiert une maîtrise « basique » de la langue anglaise. Il est à noter que généralement, les cours délivrés par edX concernent la sphère scientifique et mathématique, donc la langue n’a pas une grande importance.
La polémique se créée cependant autour de la question du diplôme : si l’on réussi les examens des universités d’Harvard et du MIT en suivant le cursus numérique, qu’obtiens t-on comme diplôme ? Quel en est sa valeur ?
Tout d’abord, avec les plateformes numériques, on obtiendra non pas un diplôme mais un certificat. Dan O’connell (Associate director of communications), joint pour l’étude de cas, émet une petit bémol : malgré les cours entièrement gratuits fournis par la plateforme, edX fera payer la délivrance de certificats de master. Cependant, « there is a charge for those who whoose to take a proctored exam ». Donc, il y a la possibilité de passer deux types de certificats : l’un en ligne, l’autre dans les salles d’examens ; l’un gratuit, l’autre payant ; l’un ayant moins de valeur, l’autre légitime. Udacity est aussi en accord avec Pearson Vue, et il fait payer la délivrance de ces certificats 89$ (à peu près 68€).
Toutefois, ces derniers n’ont pas la même valeur qu’un diplôme d’Harvard, mais attestera tout de même de la réussite à l’examen du candidat. Mais face à l’employeur, ces certificats n’ont pas la même valeur qu’un réel diplôme d’une université, prestigieuse ou non.
L’étudiant devra se rendre dans l’un des 450 centres (de Pearson Vue) répartis sur 110 pays afin de passer l’examen. Pearson Vue est une entreprise américaine chargée de proposer des salles pour le test, surveiller, mais aussi reconnaître l’identité de chaque individu souhaitant passer l’examen. En effet, une « authorization-to-test » (confirmation pour le test) sera envoyée par edX, ce qui permettra d’identifier celui qui vient passer l’examen, la carte d’identité étant évidemment nécessaire. En France, l’examen se passe à Montreuil (93100).
Le concept d’enseignement numérique existe déjà aux États-Unis : en effet, il n’y a pas seulement edX, mais aussi Coursera (Start-Up crée en partenariat avec les universités américaines de Stanford, Princeton, Colombia... Composée d’une base de données relativement complète en proposant plus de 200 cours ; possibilité de délivrance de certificats de réussites attestés par les professeurs) et Udacity (créé par un ancien professeur de Stanford, Sebastian Thrun, mais qui n’est pas encore entièrement développée et ne propose que peu de cours, d’autant plus que Udacity n’est pas liée avec une université. À suivre). En effet, de plus en plus de campus numériques et de plateformes d’enseignements en ligne fleurissent sur le net.
Avec l’apparition de ces nouveaux moyens d’apprentissage, plusieurs phénomènes apparaissent, positifs comme négatifs :
Tout d’abord, celui de la classe vide. Les professeurs ont remarqué que dans les universités où ils enseignaient, le nombre d’élèves suivant le cours diminuait au fil des jours. Le professeur Thrun, alors enseignant à Stanford, déclare que ses élèves préféraient le voir sur la plateforme : « Sur la vidéo, ils peuvent me faire revenir en arrière » déclare-t-il. Chose étonnante, près de 23000 étudiants finissent par réussir l’examen du cours de Thrun (sur Udacity) : aucun n’est de Stanford...
Un autre problème subsiste : la tricherie. En effet, on ne peut pas vraiment être certain que ce soit les mêmes étudiants qui rédigent leurs travaux à chaque fois. Ce pourquoi Coursera étudie des moyens de vérifier l’identité des étudiants, mais c’est un projet complexe et couteux et qui mettra longtemps à aboutir. Alors il est vrai que pour les examens surveillés par Pearson Vue, l’identité du candidat sera justifiée ; néanmoins, les exercices à rendre via le site ne seront pas authentifiés comme provenant de la même personne.